Associated Press le 19/03/2008 15h11
Un Britannique récompensé pour ses travaux sur les liens entre l'eau, l'agriculture et l'industrie
De la plantation de café à la table du petit déjeuner, 140 litres d'eau auront été nécessaires à la fabrication d'une simple tasse de café, selon le scientifique John Anthony Allan, a reçu mercredi à Stockholm un prix récompensant la mise au point d'un concept décrivant comment de vastes volumes d'eau sont utilisés dans la production alimentaire et industrielle.
Agé de 71 ans, ce professeur britannique au King's College de l'Université de Londres se verra remettre le Stockholm Water Prize 2008 lors d'une cérémonie le 21 août dans la capitale suédoise. Le prix consiste en une sculpture et la somme de 150.000 dollars (95.000 euros).
L'Institut international de l'eau de Stockholm récompense ainsi la création par le Pr Allan en 1993 du concept "d'eau virtuelle" qui mesure le volume d'eau impliqué dans la production alimentaire et industrielle. "On ne consomme pas de l'eau uniquement quand on boit ou qu'on prend une douche (...) Derrière la tasse de café du matin, il y a 140 litres d'eau consommés pour faire pousser, produire, empaqueter et acheminer les grains", explique l'organisation. C'est à peu près équivalent au volume d'eau utilisé chaque jour en moyenne en Grande-Bretagne pour la boisson et la maison.
Quant à l'omniprésent hamburger, il représente environ 2.400 litres d'or bleu, selon l'Institut, qui souligne aussi que chaque Américain consomme virtuellement environ 6.800 litres d'eau par jour, soit plus de trois fois la consommation d'un Chinois.
Le Pr Allan est distingué pour son travail de "pionnier" dans le domaine de l'éducation et de la prise de conscience du monde des liens entre l'eau et l'agriculture, le changement climatique, l'économie et la politique. "L'amélioration de la compréhension des questions du commerce et de la gestion de l'eau à l'échelle locale, régionale ou mondiale est de la plus grande pertinence pour un usage réussi et durable des ressources en eau", estime l'Institut suédois.
En étudiant la rareté de l'eau au Moyen-Orient, le scientifique a ainsi développé une théorie utilisant l'importation d'eau virtuelle, par l'intermédiaire de l'alimentation, comme "source" d'eau alternative, afin de réduire la pression sur les ressources hydrauliques locales.
Le Pr Allan a écrit et publié sept livres ainsi que plus d'une centaine d'articles dans des revues traitant des sciences politiques, de la gestion des ressources naturelles et de l'eau. Il a aussi été engagé comme conseiller sur les questions de l'eau par des gouvernements, la Banque mondiale ou l'Union européenne.
Le Stockholm Water Prize est remis chaque année depuis 1991 à des individus ou des institutions ayant apporté une contribution d'envergure à la protection, l'augmentation ou l'accès aux ressources mondiales en eau. Ce prix créé par plusieurs entreprises privées avec des agences suédoises est placé sous le patronage du roi Carl XVI Gustav de Suède. AP
C'est effarent ce calcul. A bas les drogués du café
